Nashar regardait son otage. Il ne regardait que lui. Ses iris d’un bleu lumineux dévoraient la couleur de ceux du malheureux qui pensait sa dernière heure arrivée. Et il avait raison, l’Empereur n’avait aucune envie ni aucun intérêt à le laisser vivre. Il rendait la justice de Valice, la peine capitale pour avoir essayé d’attenter à sa personne. Bien sûr, HOPE et Akerys auraient leurs mots à dire, mais… À un ou deux morts prêt.
On est juste des brigands ! On endort les passagers pour les voler ! On ne nous a jamais grillés ! Y avait une vieille avec beaucoup de sous cette fois ! On ne tue personne normalement… Mais vous nous avez attaqués ! On s’est juste défendu !
Dubitatif, le bleuté haussa un sourcil. L’homme ne semblait pas mentir, mais Nashar ne pouvait s’empêcher de penser qu’il y avait plus derrière cela. Ou plutôt, il avait un pressentiment, une pensée qui le gênait et qu’il devait développer.
Qui est le chef de la bande ?
Il était évident que ce sous-fifre ne dirigeait rien, hormis sa propre arme. Et quand on voyait où cela l’avait mené, on ne pouvait que féliciter cela.
D-Derrière ! On a un Sceau de téléportation de secours dans le dernier wagon au cas où, il n’a pu aller que là… Laissez-moi fuir avec eux ! Je ne peux pas aller en pri- Arg !?!
Nashar lui enfonça une lame de glace dans la gorge.
Cela nourrira le Démon, pensa-t-il. Le bleuté laissa ses sens se diriger vers Jimini Cricket pour “admirer” ses prouesses. Voyant qu’il avait tout sous-contrôle, il prit un moment pour réfléchir à son pressentiment de tout à l’heure. Cette situation ne l’arrangeait pas. Si le feu manant disait vrai, les attaquants étaient des bandits “pacifistes”, n’ayant pas d’intention de meurtre. Ils auraient vite fait de le plaider devant HOPE et d’accuser les deux Agents d’avoir réagi trop violemment. Bien sûr, c’était la parole de criminels face à ceux d’Agents, mais pour peu qu’Akerys décide de protéger ses citoyens véreux, un incident diplomatique serait vite arriver. Une suspension ou un renvoie pourrait suivre, chose que l’Empereur ne pouvait tolérer. ll faudrait donc qu’aucun des malfrats ne puissent parler, de sorte que le bleuté puisse les accuser de ce qu’il veut. Mais pour cela, il avait un obstacle. Jilbert.
Si le deuxième agent ne rentrait pas dans la combine, cela ne servait à rien. Pire, Nashar perdrait en crédibilité, ce qui ne l'arrangeait pas pour ses plans futurs. Que faire dans ce cas ? La réponse la plus simple et évidente : le meurtre. Mais la mort d’un Agent attirerait beaucoup trop l’attention des hautes sphères. Alors dans ce cas, le mensonge pourrait être une bonne échappatoire. Le bleuté avança donc tranquillement de wagon à wagon, jusqu’à atteindre Jenner. Ce dernier extirpait des informations à un autre malchanceux.
Je vais parler ! Je vais parler !
Un souffle très court et léger émanant de Nashar se diffusa dans le wagon. Le prisonnier continua alors :
Albas ! Mirokom ! Sein ma kolo pa Gan tcho pkinr !
D’un bond, le bleuté vint lui enfoncer une de ses lames de glace dans l’oeil, le tuant sur le coup. Froidement, il se releva et s’adressa à Jislain.
S’en était moins une. C’était sûrement une incantation puissante pour nous tuer, j’ai vu son énergie s’animer comme pas possible.
Évidemment, il tût le fait qu’il avait simplement lancé son sort de traduction pour changer la langue parlée par le bandit pour une langue du monde de Nashar. Ainsi, il était certains que Jisa ne comprendrait pas et qu’il interpréterait cela comme une formule magique. Dans le pire des cas, l’excuse de la magie qui s’anime était tout de même valable : on pouvait utiliser les énergies sans parler après tout. Mais l’on ne devait être sûr de rien. Jiren avait-t-il marché ?