Pour réussir en affaire, il faut, selon mon expérience, deux qualités principales. La première est de savoir repérer les meilleures opportunités et, en second lieu, d’avoir l’audace de les saisir au moment le plus approprié, quitte à blesser la concurrence, ses collègues ou autre. Pour un esprit parfaitement capitaliste avec le moins d’humanité possible, cela ne pose généralement pas de problème. Ceci, dès que l’on commence à faire attention aux bien-être des gens, il faut savoir prendre le temps de peser ses choix pour atteindre son but en causant le moins de mal. En bref, savoir choisir ses moyens pour atteindre la fin, sans que la seconde justifie les premiers. Et pour un individu comme moi, il y a une troisième qualité à avoir : toujours être capable de sourire et de voir le bon côté d’une situation, pour le tourner à son avantage.
C’est pour cette raison que, même enfermée dans une cage à côté, je continuai de sourire sans trop me soucier de la suite. Vous vous demandez sûrement ce que je faisais dans une cage. Laissez-moi vous expliquer. Après être arrivé sur Solarii, je m’étais réfugiée à Idandrin, sur le continent d’Aniyah. Les premiers jours furent compliqués, mais je parvins finalement à rejoindre une guilde marchande pour recommencer à travailler. En vérité, depuis que j’avais rejoint HOPE et que j’avais appris l’existence de cette planète marchande, j’étais désireuse de participer aux activités économiques de celle-ci. Et je ne voulais pas être traité comme une simple réfugiée, me donnant une raison encore plus forte pour travailler et mériter mon pain et mon logis. Ceci étant dit, j’étais très curieuse de mieux connaître la situation sur les autres mondes et de savoir si je ne pouvais pas me forger des liens avec quelques figures.
Dès que je compris que je pouvais me téléporter entre les mondes, j’avais commencé à réfléchir à ma première destination. Je préférai garder Néfyria pour la fin, ne souhaitant pas immédiatement traité avec quelques fanatiques de la nature. Et, finalement, j’optai pour Val. Je n’aimais pas particulièrement la nature guerrière de ses habitants, je savais que ce genre de personne pouvait être facilement convaincu en utilisant les bons mots. Akerys, de l’autre côté, était habités par des personnes très intelligentes, une visite ne pouvait pas se faire sans être bien préparée à l’avance. Je me rendis donc sur Val.
Du coup, qu’est-ce que je faisais dans une cage ? En arrivant sur la planète, je savais déjà que les relations entre les autochtones et tout ce que se rapprochait de HOPE n’était pas des meilleures. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’était de tomber dans une embuscade et de me faire capturer dans la première heure à fouler le continent. Apparemment, quelqu’un m’avait vu apparaître de nulles parts et en avait déduit que je devais avoir un lien avec l’ancienne organisation. Du coup, cinq hommes musclés m’étaient tombée dessus, m’avaient ficelé, avant de m’amener dans leur camp et de me jeter dans une cage. Il y avait une demi-douzaine de Passengers qui avait aussi été capturé et qui se rongeait les ongles. Personnellement, j’attendais la bonne occasion pour me sortir sans avoir à forcer le passage.