Terre Inconnueaccess_timeDim 10 Mai 2020 - 0:27personAaliyah
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Feinte. Coup d’estoc. Parade. Esquive. Coup latéral. Coup de pied. La sueur perlait sur le front du blond qui s’acharnait contre un ennemi factice. Son t-shirt mauve qui affichait à la vue de tous son allégeance aux dieux Grecs était pratiquement devenu une seconde peau tellement il lui collait au corps après près de deux heures passées dans cette salle d’entraînement qui lui rappelait étrangement celle dont il disposait à Antares.
C’était aussi une des raisons pour lesquelles Leo avait décidé de venir se rendre ici. Depuis qu’il était arrivé sur la base de HOPE quelques jours plus tôt, et après que toutes les règles lui aient été expliquées et qu’on ait soigné ses blessures, il s’était retrouvé perdu, sans ses repères. Et donc, en plus de suivre un psychologue, une personne qui devait apparemment l’aider à retrouver une vie à peu près normale en dehors du fait qu’il faisait partie du police de l’univers, il s’était rattaché au seul repère qu’il pouvait retrouver ici : l’entraînement.
C’était d’ailleurs le psychologue qui lui avait montré cet endroit, persuadé que ça l’aiderait. Et maintenant, le Soldat y passait ses journée, quand il n’avait pas de rendez-vous ou ne devait pas faire de courses ou de corvées chez lui. Il n’avait pas cherché à se lier aux autres recrues, ne sachant tout bonnement pas comment faire ni quel intérêt cela pouvait représenter pour lui. Une chose qui donnait envie de se tirer les cheveux à son psychologue, mais qui ne faisait n’évoquait aucune réaction chez Leo.
Toujours est-il que la recrue était restée dans son coin depuis qu’il était arrivé, et ne ressentait pas forcément le besoin de tenter de se socialiser, même si ça allait totalement contre les conseils prodigués. Raison pour laquelle il s’enfermait dans cette salle à longueur de journée. Ne faisant que de rares pauses, comme il s’apprêtait à le faire maintenant pour boire un peu.
Se saisissant de sa bouteille, il désactiva l’hologramme et s’assit sur un des bancs de la salle. Sa respiration se calmant, il en profita aussi pour s’éponger le visage avec une serviette qu’il avait emmené juste pour ça. Le seul bruit qui régnait maintenant dans la pièce était sa respiration. Se relevant au bout de quelques minutes, et il commença à s’étirer, ne s’attendant pas à ce que ce calme apparent vienne être troublé de si tôt.
A peine trois jours que Dahlia avait quitté l’enfer de Zephyra, que sa vie avait cessé de tourner autour de ces affrontements cruels et injustifiés. Qu’elle sentait pour la première fois, qu’elle pouvait faire des choix dans sa vie, que chacun d’eux ne cachaient pas une mort imminente. Cela faisait un bien fou, mais en même temps, était très déroutant, c’était comme perdre pieds, arriver sur un lieu inconnu les yeux bandés. La jeune femme n’avait plus aucun repère et devrait s’en recréer dans ce monde, dont elle ne savait encore rien.
C’était pour pallier à cela que la brune avait entrepris de visiter un peu les lieux, commençant par les quartiers lui étant accessible, puis les alentours. L’égyptienne ne s’aventurait pas encore dans Spark City, bien trop de données inconnues dans ce milieu.
Les endroits qui avaient le plus attirer son attention concernaient les différentes zones d’entraînements. Là, elle retrouvait des marques, rien qu’en entendant les chocs des poings contre un corps, des lames aiguisées, des armes à feu sur leur cible. Rien ne pourrait la faire se sentir plus à l’aise malgré elle, c’était son élément, son ancre. Ainsi elle s’y rendait pour la première fois avec l’intention de s’entraîner un peu. C’était juste histoire de se défouler, Dahlia ne supportant pas l’inactivité prolongée.
En arrivant dans la salle de combat, la chevelure blonde dans son champ de vision ne lui sembla pas tout à fait inconnu. Il fallut qu’elle voit l’homme de profil pour le reconnaître. Durant une seconde la brune se raidit, prête à se mettre sur ses gardes, mais se souvint bien vite que cette période était révolue. La combattante n’en demeura pas moins méfiante pour autant, on n’effaçait pas des réflexes aussi rapidement. Attentive, la métisse le regardait s’entraîner, se souvenait de leur affrontement, de sa fougue mais également, de son manque d’expérience. Lui aussi avait été contacté par HOPE, peut-être au même instant qu’elle. Le grec s’arrêta pour aller boire, s’asseyant tout en essuyant son visage en sueur. Apparemment il en avait terminé et commençait à s’étirer. C’était bien dommage, elle qui avait ressentit le besoin de reprendre leur combat où il en était...
« Je n’aurai pas pensé te revoir ici le Grec, au moins une chose est sûr, tu ne m’aurai pas battu avec un niveau pareil. »
Provocatrice et arrogante, elle comptait bien lui redonner envie de se battre, rien que pour se défouler à son tour.
Il fallut un moment avant que Leo ne finisse par remarquer la seconde présence dans la pièce. A vrai dire, la jeune femme du l’interpeller pour qu’il finisse par s’apercevoir qu’il n’était plus seul. Il eut un sursaut de surprise en entendant la voix raisonner la pièce, et aussitôt, son regard se porta sur l’intrus, intrigué et méfiant quand à comment elle l’avait appelé. Seule une personne sur HOPE connaissait ses origines et son psychologue n’avait certainement pas changé de sexe en une nuit.
Une longue chevelure brune accompagnée de yeux de la même couleure et une peau mate attirèrent d’abord son regard suspicieux. Mais ce fut définitivement le petit tatouage au combien insignifiant pour certains mais d’une grande importance pour le Soldat. Après tout, la personne qu’il avait combattu juste avant de se retrouver ici portait exactement le même tatouage. Et elle l’avait clairement désigné par sa nation d’origine.
Aussitôt sur ses gardes, le Grec se releva, tous ses muscles se tendant de nouveau après ses étirements. Il se saisit de son glaive qu’il avait posé plus tôt, ne le tendant pas tout de suite vers l’intruse. Il était partagé. Ils étaient censés être du même côté maintenant, mais des années de combat contre les autres pays, et le dernier combat restaient toujours au premier plan chez Leo. Et elle venait apparemment de le provoquer. enfin, c’est ce qu’il pensait. Penchant la tête sur le côté, le blond ne savait en réalité pas comment interpréter les propos de l’Egyptienne. Si elle le prenait comme un ennemi, n’aurait-elle pas attaqué de suite ? Sans compter que ses propos étaient véridiques. Même si le Soldat ne comprenait pas vraiment pourquoi elle lui disait quelque chose qu’il savait déjà. Confus, il finit par lui répondre.
- Vous avez plus d’expérience que moi. Il est normal que vous ayez un meilleur niveau que moi. Puis, il continua d’une voix un peu plus incertaine. Vous ne voulez pas continuer notre combat, si ? Parce que j’avais cru comprendre que tous ceux sur ce vaisseau étaient du même côté.
Dans le doute, le jeune homme resta sur ses gardes, resserrant sa prise sur son arme tout en restant à l’affût du moindre mouvement suspect chez son interlocutrice.
Dahlia gardait son regard perçant et son sourire narquois au coin des lèvres alors que le blond l’observait sous toutes les coutures. Elle avait pour la première fois le temps de voir son visage, il était jeune, certainement proche de la vingtaine. Seules ses précédentes épreuves marquaient ses traits, les durcissaient. Si le Grec se montrait sur ses gardes et suspicieux, la jeune femme ne montrait aucune inquiétude vis-à-vis de lui, clairement, elle ne le craignait nullement.
Beaucoup la qualifiaient de trop sûre d’elle, mais la brune les trouvait juste passablement hypocrites. Ses années d’entraînement et son expérience sur le terrain expliquaient simplement sa pleine connaissance de ses capacités et celle de reconnaître les adversaires potentiellement dangereux. Le représentant de Zeus était tout bonnement trop novice pour représenter une vraie menace seul.
Et il semblait en avoir conscience lui-même au vu de sa position défensive et du ton avec lequel il lui répondit. La Zephyrienne haussa un sourcil lorsque le sacrifié la vouvoya. Elle le laissa terminer de parler avant d’esquisser un sourire de défi, ses yeux brillaient d’une nouvelle lueur. Depuis que Dahlia avait atterrie sur HOPE, elle s’ennuyait ferme. C’était une femme d’action absolument pas faite pour se balader dans un vaisseau toute la journée en attendant d’avoir quelque chose d’intéressant à faire.
« C’est aussi ce que j’ai compris... »
L’égyptienne s’amusait à jouer avec ses nerfs, le laisser dans l’incertitude de savoir si elle allait se contenter de discuter ou passer à l’action.
Sans prévenir son oeil gauche se mit subitement à briller et son corps fut progressivement recouvert par l’armure. Usant d’une impressionnante rapidité, elle fondit sur le Grec avec une force suffisante pour simplement le plaquer au sol. De sa main gauche elle bloqua son bras bras d’où se dressait fièrement son glaive qu’il avait sortit. Son casque d’Anubis se rétracta momentanément, laissant paraître ses longs cheveux d’ébène et son regard brun. Sa main robotisée tenait fermement le blond au sol sans pour autant lui faire mal.
« On a plus de raison de s’entre-tuer, mais l’envie de te taper dessus n’a pas encore disparût pour autant. »
Sa voix froide tonna dans la salle vide, elle redevint en l’espace d’une seconde, la soldat qu’on avait fait d’elle. Combien avaient péris sous les mains grecques, et combien sous les siennes ? Les rancœurs du passé ne s’effaçaient pas aussi facilement, quand bien même Dahlia avait conscience que plus rien ne servait de tuer son adversaire. Sa rage de toutes ses années de servitude venait juste de ressortir.
Elle agrippa le col du Zephyrien et le souleva doucement du sol avec une facilité déconcertante. Bien sûr s’il ne se défendait pas il ne ferait pas long feu... Subitement la brune relâcha son emprise et le frappa dans l’abdomen, contrôlant parfaitement sa force pour ne pas endommager son corps vulnérable sans armure. La douleur resterait tout de même bien présente.
« J’ai horreur des combats inachevés, toi qui porte fièrement ce t-shirt stupide, ne déçoit pas ton dieu. »
Dahlia cracha cette dernière phrase avec dégoût et cynisme. Elle ne comprenait pas comment le Grec pouvait porter cette horreur qui montrait juste son acceptation de la laisse qu’il avait autour du cou.
Si la première phrase sortie par son interlocutrice rassura momentanément Leo, ses actions suivantes le prirent de court. Sans aucun avertissement, la jeune femme se para de son armure, faisant légèrement reculer le blond qui leva son arme avec méfiance. Il ne comprenait pas vraiment. Si elle savait qu’ils n’étaient pas ennemis ici, pourquoi se comportait-elle comme un ? Mais ses pensées furent vite interrompues quand son dos rencontra violemment le sol, sa tête se cognant contre celui-ci en même temps, le désorientant un moment, avant de se rendre compte qu’il était maintenant sous son adversaire. Si l’on devait comparer l’expression présente sur le visage du Grec, on aurait penser à un chiot dont on venait de retirer le jouet. rencontrant son regard brun, il ne tarda pas à la questionner d’une voix confuse.
- Pourquoi devrait-on se frapper ? Il n’y aucune raison pour cela. Je croyais que nous n’étions plus des Soldats des Dieux ?
Mais l’Egyptienne n’en avait que faire de ses propos et ne tarda pas à lui montrer à quel point elle voulait ce combat, le soulevant d’abord avant de le frapper au ventre. Toujours confus, le jeune homme ressentit la douleur comme une piqûre de rappel, et aussitôt son visage se ferma et il releva son glaive, cette fois de façon assurée et prêt à en découdre.
Cependant les propos de la brune vinrent encore le troubler. Son arme toujours élevée en position défensive, il inclina la tête sur le côté, son regard se faisant interrogatif. Que venaient faire ses habits dans la discussion ? Ils étaient les mêmes que ceux qu’il avait porté toute sa vie. Il ne se voyait pas porter d’autres vêtements que ceux-ci.
- Euh… Je ne porte pas ce t-shirt pour Zeus. C’est ce que j’ai toujours porté. En quoi est-il relié à mon statut de Soldat ? Vraiment, je ne comprends pas la moitié de ce que vous dites. Mais soit, si vous voulez vous battre… Il poussa un soupir avant de continuer. Je suppose que de toutes façons, je n’ai pas le choix. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres. Et on m’avait dit que les lois de mon monde ne s’appliquaient plus ici. C’était une erreur de penser que je serais jamais débarrassé de ce poids. Après tout, je suis né pour ça, non ?
Sur ces mots, il laissa sa propre armure, qui craquait d’électricité, l’envelopper. Puis, sans un autre mot, il fonça sur son adversaire, tentant de l’avoir avec son glaive effectuant un mouvement vertical de haut en bas. Mais son autre main ne resta pas inactive, et il s’approcha un peu plus avant d’essayer de toucher l’Egyptienne avec son membre et de lui envoyer un éclair puissant au niveau de son flanc.